Hugues BORSARELLO, violon-solo et direction musicale
Alain CARRE, récitant
2014-2018 : Centenaire de la Grande Guerre.
La Follia, Orchestre de Chambre d'Alsace, propose un spectacle multimédia qui plonge le spectateur au cœur des tranchées, aux côtés des combattants et des musiciens de toute l’Europe.
Des musiciens, un récitant et des projections photos et vidéo sur tulle permettent de découvrir ou redécouvrir des œuvres littéraires (extraits de "La Mort de près" de Maurice GENEVOIX et "A l’Ouest rien de nouveau" de Erich Maria REMARQUE) et des œuvres musicales variées composées durant la Grande Guerre (DEBUSSY, RAVEL, DUROSOIR, HINDEMITH...).
Au-delà de l'horreur des combats, c'est un autre portrait de cette période douloureuse, sensible et artistique, qui est donné à voir et à entendre.
Pour tout renseignement complémentaire sur ce spectacle, contactez-nous!
Comédien-metteur en scène, Alain Carré réalise un parcours ambitieux : prouver que l'art de dire est aussi un art de scène. Deux cents prestations par an en Belgique, en Suisse, en France surtout, mais aussi en Allemagne, en Pologne, au Maroc, en Israël, au Brésil, en Espagne...
La musique le fascine. Il l'intègre dans la plupart de ses spectacles. Ses rencontres avec Jean-Claude Malgoire et Gabriel Garrido le conduisent à la mise en scène d'opéras qu'il aborde avec passion.
Mais un de ses plus grands frissons réside dans les spectacles inattendus qu'il a montés avec François-René Duchâble. Alain Carré est directeur artistique du théâtre LES SALONS à Genève depuis le 1er Janvier 2011.
Bela Bartok Musicien austro-hongrois │ Frank Bridge Musicien Anglais │Claude Debussy Musicien Français │Lucien Durosoir Musicien Français│Paul Hindemith Musicien Allemand│Fritz Kreisler Musicien Autrichien│Maurice Ravel Musicien Français │ Albert Roussel Musicien Français│Arnold Schönberg Musicien Autrichien │Arnold Trowell Musicien néo-zélandais│Jean-Jacques Werner Musicien Français│Ralph Vaughan Williams Musicien Anglais │Eugène Ysaye Musicien Belge
Nous recommandons vivement aux spectateurs l'achat du programme (vendu 5 € prix coûtant). Celui-ci contient de nombreuses informations tant historiques que musicales et permet, après le spectacle, de revivre les moments tragiques vécus par certainst musiciens, de lire les anecdotes sur la vie quotidienne et de partager les réflexions des musiciens sur la situation.
C'est un petit ouvrage très riche qui complète parfaitement ce que le spectateur vivra pendant le spectacle.
Un café-histoire est proposé en complément du concert. Il a pour thème « Mon violon m’a sauvé la vie», il est animé par Luc Durosoir, auteur de l’ouvrage « Deux Musiciens dans la Grande Guerre » (Editions Tallandier).
Luc Durosoir n’est pas historien. C'est l'exploitation d'archives familiales qui l'a amené à publier les lettres de guerre de son père Lucien Durosoir dont l'Adagio pour Cordes est joué pendant le spectacle, les carnets de son ami le violoncelliste Maurice Maréchal et à se pencher sur cette période de notre histoire. Il est aussi à l’origine de la création de l’équipe de recherche « Guerre et Musique » (CNRS, EHESS, CNSMP), dont les actes des colloques ont été publiés en 2009 par Symétrie, Lyon, collection Perpetuum Mobile sous le titre « La Grande Guerre des musiciens ». Luc Durosoir est médecin biologiste et a dirigé, jusqu'à sa retraite, pendant 20 ans le Réseau International de l'Institut Pasteur.
Spectacle donné dans le cadre des la commémoration de la Bataille du Linge en 1915
"Merci de m'avoir permis de vivre un moment si fort et chargé en émotions hier soir à Kingersheim. Le spectacle est un vrai enchantement pour les oreilles et les yeux. Bravo pour le choix et l'interpétation des musiques. Elles illustraient bien les mots, les images, les ambiances, la vie, la mort, l'espoir" ... Olivier
"J'ai beaucoup aimé le spectacle. La répartition musique, texte et images est très réussie et il y a vraiment des moments "magiques" je pense notamment au passage avec la projection du film sur le torpillage du Lusitania."... Hugues
"J'ai bien aimé ce concert avec la musique du début du XXe siècle et des morceaux qui m'ont parlé, certains plus que d'autres. Les textes sont superbes, j'avoue que je ne les connaissais pas alors que mon fils les connaissaient"... Argine
"Réfléchir à l'absurdité de la guerre. J'ai trouvé ça très prenant car sans vraiment mettre le doigt sur l'horreur, elle était suggérée. J'ai trouvé les textes magnifiques, la musique très prenante, surtout la détresse de certains morceaux. Terminer par Bartok est une ouverture. J'estime que ça doit être vu et écouté par les jeunes : c'est peut-être ça le devoir de mémoire" ... Francine
" C'est un spectacle si riche en émotions qu'on a aps le temps de tout assimiler la première fois. J'ai donc décidé de le revoir une seconde fois pour mieux profiter tout ce qui a pu m'échapper" ... Joëlle
Si vous voulez entrer dans le détail de la vie des musiciens de cette époque, nous vous conseillons vivement la lecture de cet ouvrage de Dominique Huybrechts édité aux éditions Racine. Ce livre raconte l'histoire d'une cinquantaine de musiciens-soldats pendant la Grande Guerre, français, anglais, belges, allemands, autrichiens, américains, canadiens, australiens et italiens.
Dominique Huybrechts reconstitue minutieusement la vie de ces jeunes musiciens partis pour la guerre, souvent affectés aux sections de musiciens-brancardiers. Mais il est une fonction encore plus périlleuse : sonneur-batteur ou piper "over-the-top" dont l'effet galvanise les troupes durant la charge, en entonnant l'air du régiment. Autant de missions accomplies au péril de leur vie.
Ce livre sera en vente lors de chaque représentation du spectacle, également dans toutes les bonnes librairies et sur www.racine.be/fr/1914-1918-musiciens-des-tranchees
Pendant le déroulement du spectacle, nous avons fait le choix résolu de laisser le spectateur voguer librement, à son rythme, entre la musique, les images d’époque, les vitraux, les gravures et les textes évocateurs. Nous ne voulions surtout pas être didactiques mais, à l’inverse, nous souhaitions vous raconter ce que ces 12 compositeurs et ces 2 grands écrivains ont pu vivre, là où ils se trouvaient pendant cette période tragique.
Nous avons donc confié au livret-programme le soin de tout vous dire sur chaque musicien et de vous raconter quelques anecdotes importantes. Nous vous recommandons vivement de vous le procurer afin de plonger dans les histoires singulières qui vous y sont proposées. Ce livret-programme est vendu au début de chaque spectacle à prix coûtant soit 5 €.
Fritz Kreisler, Musicien Autrichien, grand patriote, sa loyauté l’avait poussé à rester dans la réserve de l’armée autrichienne. Mobilisé dès Août 1914, il participe aux premiers combats, on le croit mort pendant 4 semaines mais il est retrouvé grièvement blessé en Septembre de la même année. Il est alors rendu à la vie publique.
Frank Bridge est un musicien anglais, violoniste et altiste, qui fut le professeur de composition de Benjamin Britten. Il a écrit en 1915 une pièce assez courte mais trè belle « Lament » à la mémoire des 1250 victimes du naufrage du Lusitania torpillé par un sous-marin allemand le 6 mai 1915. La dédicace de cette pièce est destinée à « Catherine, 9 ans passagère du Lusitania, 1915 ». Cette pièce sera jouée au cours du spectacle.
Lucien Durosoir musicien français, avait débuté une carrière de brillant violoniste mais la déclaration de guerre, en août 1914, y mit brutalement fin. De 1914 à 1919 Lucien Durosoir partagea la vie des fantassins dans les tranchées et les terribles combats de la Grande Guerre. Autour de Lucien Durosoir, se regroupèrent rapidement le compositeur André Caplet et le jeune violoncelliste Maurice Maréchal. Tous trois passèrent ensemble ces années terribles et leur amitié se scella aussi bien dans les tranchées que dans les positions de repli où ils faisaient de la musique. A son retour, Durosoir se consacrera essentiellement à la composition.
Enrique Granados, musicien espagnol. Au retour d’une visite à Londres chez son ami Eugène Ysaye, Enrique Granados regagne la France le 24 Mars 1916 en compagnie de son épouse à bord du navire anglais le Sussex qui set torpillé par un sous-marin sans les sommations d’usage. C’est la panique à bord, plusieurs passagers se jettent à l’eau dont Madame Granados. Le compositeur, voyant sa femme à la mer, se porte immédiatement à son secours. « On a vu Granados se jeter hors d’un radeau qui le portait pour secourir sa femme qui se débattait dans les vagues … il eut à peine la force de parvenir jusqu’à elle et tous deux périrent enlacés. »
Paul Hindemith, musicien allemand, fut un grand altiste. Il sera incorporé assez tardivement en 1917 mais ne rejoint son régiment qu’en Janvier 1918. Il est stationné en Alsace près de Tagolsheim. Il est assez heureux de pouvoir pratiquer la musique, notamment en quatuor avec d’autres soldats musiciens. C’est pendant une représentation du Quatuor de Debussy qui était, comme on le sait, un « grand ennemi de l’Allemagne », qu’il apprend la mort de ce compositeur.
Claude Debussy est très affecté par ce conflit qui le touche profondément dans son âme de patriote. Il signe d’ailleurs en 1916-1917 ses 3 sonates par la mention « Claude Debussy musicien français » ! Un cancer le ronge et il n’est évidemment pas apte à participer aux combats ce qui l’attriste particulièrement.
Au cours de l’offensive allemande de Mars 1918 qui apporte les canons aux portes de Paris, on le transporte mourant à la cave. Le gouvernement envisage de quitter la capitale, le lendemain Debussy s’éteint en pleine débandade parisienne. Il est admiré par Hindemith malgré l’adversité et c’est au moment où ce dernier joue l'unique quatuor de Debussy avec 3 autres soldats qu’il apprend la mort du compositeur.
Maurice Ravel, Musicien Français. Dès le début de la guerre il cherche à s’engager dans l’aviation militaire mais, déjà exempté de service militaire en raison de sa petite taille (1,61 m), il est refusé pour être « trop léger de deux kilos ». A force de démarches, il réussit finalement à se faire engager en mars 1916 comme conducteurd'un camion militaire qu'il surnommera Adélaïde et avec lequel il aura un accident sur la « Voie Sacrée » près de Verdun entrainant sa démobilisation avant la fin des hostilités.
Eugène Ysaye, Musicien Belge. Lorsqu'en juillet 1914, le grand violoniste belge débarque au Havre du paquebot « La France » l'archiduc d'Autriche et son épouse ont déjà été assassinés. Ysaye, sorte d'ambassadeur de la musique européenne, qu'elle soit française ou allemande, ne s'explique pas les bruits de bottes. Il est loin des passions populaires des Allemands, gonflés par leur presse qui exalte la supériorité de la race germanique et son besoin d'expansion. Il ne partage pas davantage la haine française du « pruscos » et son désir de revanche depuis la défaite de 1870.
Albert Roussel, Musicien Français. Lorsque qu’éclate la 1ère guerre mondiale, Roussel croit bon de postuler au service actif dans la marine. Or il a été rayé des cadres en 1902 mais ne supporte pas l’idée d’être exclu de la lutte. Ses amis sont incapables de l’en dissuader. Il se justifie notamment par une phrase restée célèbre : « Nous traversons une crise effroyable où chacun doit payer de sa personne pour le salut de tous et où l’individu ne compte plus pour rien. C’est un sacrifice à faire bravement et ma foi, j’ai eu jusqu’ici assez de bonheur dans ma vie pour l’accepter sans me plaindre. »
Arnold Schönberg, Musicien Autrichien. Schönberg est l’un des instigateurs des révolutions artistiques du début du XXe siècle. Parallèlement au mouvement cubiste, il compose ses premières pages atonales bien avant le début de la 1ère Guerre Mondiale Lorsqu’il est enrôlé dans l’armée autrichienne un de ses supérieurs lui demande s’il est bien le compositeur Arnold Schönberg dont la musique est si dissonante et si moderne. Il lui répond avec un grand humour : « Personne n’ayant voulu l’être, je me suis porté volontaire » !
Ralph Vaughan Williams, Musicien Anglais. A la déclaration de guerre, Ralph Vaughan Williams est un compositeur apprécié qui a déjà composé plusieurs œuvres et qui commence à être joué régulièrement. N’ayant pas atteint la limite d’âge pour un enrôlement volontaire dans l’armée, il est engagé à sa demande dans le « Royal Ambulance Military Corps ». Bien que jouissant d’une excellente santé, le médecin militaire lui découvre des pieds plats, ce qui est un handicap sérieux pour un militaire. Le chef de son unité qui a été favorablement impressionné par la personnalité du musicien, trouve un moyen d’éviter l’embûche : il sera ordonnance de fourgon sanitaire. Cependant ce poste reste d’abord purement théorique car, à ce stade du conflit, il n’y a aucun fourgon sanitaire disponible ...
Arnold Trowell, Musicien Néo-zélandais. Tout comme Maurice Ravel, Trowell cherche à s’engager dans l’armée afin de combattre mais, comme Ravel, il sera éconduit du fait de sa constitution trop frêle. Il se réfugiera donc dans la composition pendant toute cette période. Il donnera des centaines de concerts et sera fréquemment programmé par la BBC. L’œuvre choisie a été restituée par Martin Griffiths, musicologue néo-zélandais spécialiste de ce compositeur et adapté pour notre formation par Nigel Keay, compositeur néo-zélandais dont le grand-père, joueur de bugle, a combattu au cours de la bataille de la Somme.
Bela Bartok, Musicien Austro-hongrois. Pendant toute la période de la Grande Guerre, Bartok parcourt les Balkans pour écouter et noter les airs populaires et paysans qu'il entend jouer par le violon ou par le kaval, flûte oblique largement utilisée dans cette région du monde.
Très rapidement il met ses notes sur le papier, il en sort en particulier ces 6 Danses Roumaines qui clotûrent le spectacle et dont la version pour orchestre à cordes
a été réalisée par Bartok en 1917.
Regroupant 12 lithographies originales de Renefer réalisées à partir de Février 1916, ce portfolio a été édité en exclusivité pour La Follia à l’occasion de la commémoration du Centenaire de la Grande Guerre 2014-2018 dans le cadre du spectacle La Grande Guerre des Musiciens.
Ces lithograhies, imprimées sur un papier "à l'ancienne" au ton un peu jauni, décrivent la longue marche des poilus qui, après les premiers engagements de Verdun, doivent se replier sur l'arrière et se déplacent donc à pied "Des Hauts de Meuse jusqu'en Alsace".
Ce portfolio de très grande qualité a fait l'objet d'un
tirage limité à 400 exemplaires afin de lui conserver sa rareté.
Avis aux collectionneurs. Il est vendu au prix de 20 € lors de chaque concert ou par correspondance au siège de l'Orchestre 24 € frais de port compris. Voici un aperçu de quelques lithographies :